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souvenirs d’une actrice.


Dans la foule abusée
J’ai vu des curieux
Bâiller à l’Elysée
Comme des bienheureux.

Le beau monde ne fut plus qu’à Frascati et dans l’allée du boulevard qui est encore en vogue aujourd’hui, et que l’on nommait dans le temps l’allée de Coblentz.

Les concerts de la rue de Cléry se donnaient le matin ; ils eurent une grande vogue, ainsi que ceux du théâtre Feydeau, qui étaient publics. Les billets se payaient six francs à toutes places, encore fallait-il s’y prendre du matin pour en avoir de bonnes ; les trois rangs de loges étaient loués. La salle était resplendissante de lumière, et les toilettes des femmes de la plus grande élégance.

Lorsque le parterre, qui était composé d’hommes, s’ennuyait d’attendre, il examinait les dames, et les accueillait à leur entrée par un murmure flatteur ou improbateur.

C’était à l’époque la plus brillante de Garat ; ses succès étaient d’autant plus grands, qu’il avait failli être une des victimes de la terreur. Il avait été dé-