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souvenirs d’une actrice.

poitrine dont on mourait fréquemment. Mais la mode exigeait que l’on eût les bras nus et que l’on fût très légèrement couverte. Les médecins ont prêché long-temps sans se faire écouter. L’expérience a fini cependant par être plus forte, et elle a convaincu. Il y eut à peu près dans ce temps-là aussi des fêtes charmantes à l’Elysée-Bourbon, mais elles coûtèrent si cher, que l’entrepreneur se ruina. Voici en quoi elles consistaient. C’était un carnaval de Venise ; on avait placé un théâtre immense sur la pelouse qui fait face au palais. Cette fête commençait par l’arrivée de l’empereur et de l’impératrice de la Chine, et leur nombreux cortège qui exécutait des danses chinoises. Venait ensuite la Folie suivie du Carnaval, et les quadrilles commençaient. Ils étaient formés par des Polichinelles, des dames Gigognes et leurs enfants, des Arlequins, Arlequines, Isabelles, Colombines, Gilles, Gillettes, des Cassandres, des Mézetins, des Pierrots, des Pierrette, des Crispins, des Matamores et autres costumes de caractère. Tout ce joyeux cortège exécutait des pantomimes fort amusantes et analogues