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souvenirs d’une actrice.


Et nous, au sein de tout cela,
Faisant les beaux, les agréables,
Sur le cratère de l’Etna,
Sans boussole et sans almanach,
Dansant gaîment sur le tillac,
Quand des forbans coupent les câbles
De notre nef en désarroi,
Prête d’aller à tous les diables.
À voir enfin ce que je vois,
Mes chers concitoyens, ma foi !
Nous sommes tous bien incroyables !

Les tuniques de ces dames étaient en effet tellement claires, que l’on ne pouvait pas leur dire, comme Pygmalion à Galathée :

« Ce vêtement couvre trop le nud, il faut l’échancrer davantage. »

Elles étaient en mousseline légère ; on portait des bandeaux, des diadèmes, des bracelets à la Cléopâtre, des ceintures agrafées par une antique, les châles de cachemire drapés en manteau, ou des manteaux de drap brodés en or et jetés sur l’épaule, des sandales avec des plaques de diamants ; telle était la toilette des femmes riches et de bon goût ; mais celles qui étaient plus raisonnables suivaient cette mode de loin[1]. Une simple tunique avec des

  1. On a mal imité ce costume au théâtre du Vaudeville, dans