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souvenirs d’une actrice.

mes assis l’un à côté de l’autre, et nous avons signé comme si c’eût été un contrat ordinaire que nous eussions à passer. En nous quittant il m’a accompagnée jusqu’à ma voiture.

J’espère, lui ai-je dit, que vous ne me priverez pas tout à fait de votre présence, cela serait trop cruel ; vous reviendrez me voir quelquefois, n’est-ce pas ?

Certainement, a-t-il répondu d’un air embarrassé, toujours avec un grand plaisir.

J’étais pâle, et ma voix était émue malgré tous les efforts que je faisais pour me contraindre. Enfin je suis rentrée chez moi, et j’ai pu me livrer tout entière à ma douleur. Plains-moi, car je suis bien malheureuse. »

Lorsque je revins à Paris, je trouvai Julie entourée de ses enfants et de ses amis ; elle était calme, mais on voyait qu’elle cachait sa blessure au fond de son cœur, et qu’elle n’en guérirait jamais. Talma la voyait souvent, et sa présence était toujours un adoucissement à ses chagrins.