afin que personne ne pût lui échapper. C’était à l’époque de la loi sur les suspects ; Joseph Lebon fut au comité révolutionnaire pour demander la liste des suspects ; mais, comme il n’y en avait point alors, il s’emporta, dit que, dans une ville comme Boulogne, le foyer de l’émigration et des conspirations, tous les habitans étaient coupables ou complices ; quant à vos Anglais, ce sont tous des agens de Pitt. Comment, point de liste de suspects ! répéta-t-il. Un des membres du comité (un perruquier gascon), effrayé de ce qu’il pouvait en résulter pour eux, assura le citoyen représentant qu’on se trompait ; qu’il avait eu cette liste entre les mains ; qu’il allait la chercher à la municipalité, et qu’il la porterait lui-même à son domicile. Cela calma un peu la colère de Joseph, qui fut s’établir avec son état-major chez Nols. C’était un des plus beaux hôtels de Boulogne, et celui où descendaient les étrangers opulents. La dépense de ce nouvel hôte coûta cher à ceux qui le reçurent. À son départ, la famille entière fut arrêtée ; ils périrent tous à Abbeville, excepté un pauvre petit en-
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