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souvenirs d’une actrice.

que pour avoir chanté les traductions italiennes dans les opéras. J’allais à Bordeaux remplir l’emploi dit des Dugazon. On donnait à cette époque beaucoup de pièces de circonstance, et l’on sait que les pauvres acteurs sont obligés de chanter sur tous les tons : Vive le roi ! Vive la ligue ! La pièce de la Pauvre femme, opéra de Marsollier, était un des ouvrages les plus courus à mon départ de Paris ; madame Dugazon y était admirable : on voulut voir cette pièce à Bordeaux. Madame Dugazon ayant vieillie et étant devenue d’un embonpoint excessif, les auteurs étaient obligés de travailler uniquement pour elle : mais l’administration ne fut pas arrêtée par cette considération ; elle me fit jouer la Pauvre femme, rôle qui aurait mieux convenu à une duègne, et cela parce que ce rôle portait le nom de madame Dugazon.

Les esprits étaient encore en fermentation, et les opinions divergentes. Ne pouvant attaquer l’auteur, ou voulut s’en prendre à l’actrice : au moment où la pauvre femme s’écrie :