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ABS. ABS.ABU.

ABSTINENT, ENTE. adj. Tempérant à l’égard du boire & du manger. Les peuples du Midi sont plus abstinens<ue ceux du Septentrion.

Ces mots viennent du Latin abstinere » comme se tenerc ab aliqtta re, Sc priver de la jouissance de quelque cliose.

ABSTERGER. V. act. Terme de Médecine òc de Chirurgie. Purger, nettoyer une pi aye.

ABSTERSIF, IVE. adj. Qui purge cfc nettoyé. Médicament, purgation absterfive.

Ces mots viennent du Latin abstergo, qui signifie la meme chose.

ABSTRACT, ACTE. Terme de Philosophie. Il est un peu barbare en François. Ce qu’on détache par la pensée de toute autre choie, afin d’en avoir une connois- íincc simple, ex par lui-même, La quantité est un terme abstrait, quand on la considère en elle-même, & sans etre attachée à aucun corps, quoy qu’elle ne puisse subsister naturellement sans lui, ni lui fans clic. La blancheur est un terme abstrait, quand on la considère <Ietachée d’un sujet. De la connolflance des abstraits oi parvient à celle des concrets, qui est le terme opposé.

ABSTRACTION, f.s . C’est une action de l’efprit, par laquelle on considère quelque partie d’un tout, fans taire attention aire autres : ou un détachement qui fefait par la pensée de tous les accidens ou circonstances qui peuvent accompaímer un être, pour lc considérer mieux cn lui-même. On considère par abstrailion, lors que dans un mobile on considère lc mouvement sans faire attention au corps mû. Ce font les Mathématiciens qui considérant laquantité fans matière, supposent dans leur cmyired’abstrailion des indivisibles fans partiesnnais il n’est pas permis aux Physiciens de taire ces sortes d’abstrayions, ni de sortìr des bornes de la matière, BFRN. Pour bien juger d’un homme, il finit faire abstrailion de tout ce qui nous peut préoccuper ou pour, ou contre lui.

ABSTRAIRE, v.act. Faire une abstraction, un détachement de toutes lcs qualitez d’une chose, pour ne considérer que son eflenec. Quand on raisonne cn Algèbre, on abstrait la quantité, le nombre de toutes sortes de matières et de sujets. 11 y a plusieurs temps de ce verbe qui ne sont point ufìtcz : comme Timparlait, le prétérit indéfini ìkc.

ABSTRAIT, AITE. part. & adj. se dit figurément cn Morale, d’un esprit qui ne s’applique à rien, qui n’entre point dans la conversation ; qui se separc & s’éloigne des chnses sensibles par lc moyen de l’efprit : d’un homme-qui détache ses regards de tous les objets, qui l’cnvironnent-, pour ne s’attacher qu’à la contemplation dccclui qu’il a dans la pensée. Cet homme cil abstrait, dédaigneux, & semble toujours rire cn lui-même de ceux qu’il croit ne levaloir pas. LABR. Lcs Saints qui font en extase font des gens abstraits, qui vaquent seulement à la contemplation des grandeurs & des beautez divines. On dit, qu’un homme est abstrait, quand il IK repond pas à celui qui lui parle, parce qu’ii songe à autre choie.

On dit encore, des raisonnemens abstraits, pour exprimer qu’ils sont trop subtils, et trop vagues. Ces idées font abstraites, <k ne tombent point fous rimagination. MAL. C’est une Philosophie áíyîrrfííí’, & chimérique. PORT-R, pnur dire, une Philosophie trop dégagée des choses sensibles, trop métaphysique, ik trop difficile à pénétrer. On ne doit pas confondre la définition d’une idee abstraite ik arbitraire, avec la définition des choses qui existent réellement. LE CL.

Ces mots viennent du Latin abstrahere •> comme trabereab.

ABSTRUS, UsF. adj. Qui est caché & inconnu au commun du monde. L’Algèbre, les Sections Coniques, font des sciences, des matières fort abstruses, cii pru de personnes peuvent pénétrer. Ce mot vienr d’abstrudere, Cacher, enfoncer.

ABSURDE. adj. masc.&sein. Terme de Philosophie, Ce qiù choque le sens commun, qui est impemnent, incroyable, impossible. Proposition absurde. quand on suppose une chose absurde, on cn tire milie conséquences .ity/frí/sí. 11 prouve une chose absurde )>.v une choie plus absurde.

ABSURDEMENT. adv. D’une manière absurde. C’est conclure absurdement, que de dire, cs.c .

ABSURDITÉ, f. f. Qui contient quelque chose d’absurde. Il s’ensuivroit de grandes *í///«rí//sd !> d’une telle supposition, La plus grande des absmditez. est la contradiction.

Ce mot vient du Latin surdiis. On vondroit être sourd pour ne pas entendre lcs choies ridicules. En Grec, Ridicule se dit asymphonos, comme déplaisant à l’oreille.

ABSUS. s.m. Herbe qui croït en Egypte àla hautein de quelques doigts. Ses feuilles ressemblent à celles du triolet-, òvses fleurs blanches, cv d’un jaune pâle, produisent une semence noire, renfermée dans de petites cellules.

ABSYNTHE ou ABSINTHE, s.m. & f. selon Malherbe ; & selon Vaugelas, toûjours masculin. On le fait plus ordinairement féminin. L’Academie Fr. le fait féminin. Ménage veut qu’on écrive apsinthe par un p, fans doute à cause de l’étymologie. C’est une plante medecinale. Il y en a de quatre sortes : le Santonique, le marin, le vulgaire ou grand Pontique, & le petit. L’absynthe commune a une tige fort branchuë, des feuilles blanches, & fort decouppées, comme l’artemisia ; ses fleurs dorées & petites. Sa graine est ronde, & disposée comme une grappe de raisin. Sa racine est fort esparpillée. Cette absyntbe vulgaire est plus en usage dans la Médecine. Plusieurs croyait que c’est la barbotine, qu’on appelle semen sanetum. Mais Mathiole dit que c’est une plante bien differrnte. Quelques-uns prétendent que l’abjytnbe est l’auronne femelle. Il y a une seconde espece d’absynthe, qu’on appelle petite aluyne, qui est semblable à la petite auronne, étant toute entassée de petite graine fort amere, qu’on appelle en latin absynthium marinum, ou seriphium. L’absynthe Santonique est la troisième espece, qui est semblable à l’aluine, mais qui est moins chargée de graine que l’autre. On fait du vin d’absyntbe, & de l’eau d’abjyuthe. L’absynthe est une herbe odoriférante, très-amere, astringente & corrohorative : c’est pourquoy l’on s’en sert pour fortifier les viscères affoiblis. Outre son amertume, la nitrosité dont elle participe, fait qu’elle purge la matière bilieuse contenue au ventricule & au foye. Elle tuë les vers même en l’appliquant extérieurement. L’absynthe attenuë, et deterge. Elle est apéritive, & provoque les urines & les suëurs, & tout cela avec quelque astriction. On ne se sert que des feuilles, & des sommitez de cette plante. De M.

ABSYNTHE, figurément signifie, Douleur, amertume, déplaisir. Mais je ne voudrois pas hasarder à l’employer au plurier comme Malherbe, qui a dit, adoucir toutes nos absynthes.

Ce mot vient d’x particule privative en Grec, & -I’HOIU-, c’est-à-dire impotabile : parceque c’est une plante si amere, qu’on a de la peine à boire une liqueur dans laquelle elle aura trempé. D’autres le font venir d’eiU^cv, indefeltabilc -, à cause «ic lamcitume qui rend Cb’ttc plante désagréable. Cette étymologie paroit plus juste, & justifie en même tenir. l’orthographe d’absinthe sans y.

ABU.

ANUNA ou AROUNA, s.m. qui signifie pere. Terme Arabe qui se trouve dans les Rih :ioiy.. C’est l’n nom ùe dignité cju’on lionne u !- ; U c !i ;;u : : :Í. ( >;i rre