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ble, par deux raisons : la première, parce qu’il faut recompenser l’autheur du tort qu’il se fait en mentant avec impudence ; la seconde, parce que le Mecenas seroit le premier à en confirmer la fausseté, si par un ample payement il n’en faisoit l’approbation.

Chapitre 10.

Si les femmes, qu’on flatte souvent pour rien, et qui croyent que toutes les louanges leur sont deuës de droit, doivent payer, autant que les hommes, les eloges que leur donnent les auteurs dans leurs livres ou dans leurs epistres dedicatoires.

Chapitre 11.

Si l’on doit un plus grand present pour les eloges couchez dans les histoires que dans les poësies ou romans.

Chapitre 12.

Divers avantages qu’ont les historiens sur les poëtes et romanciers, et des belles occasions qu’ont ceux-là d’obliger plusieurs personnes. Sçavoir si la licence qu’ont ceux-cy de mentir et d’hyperboliser les peut égaler aux autres.

Chapitre 13.

Si les historiens se doivent contenter des pensions que leur donnent les rois ou les ministres, ou s’ils peuvent honnêtement dedier leurs livres à d’autres, et en recevoir des presens pour avoir bien parlé d’eux.

Chapitre 14.

Quels gages ou pensions on doit à un autheur qui a écrit l’histoire ou la genealogie d’une famille. Du nombre prodigieux de personnes que tels escrivains ont an-