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VIII

LES GRUES

En face du palais des singes s’étend le quartier des Grues, le Breda-street du Jardin d’acclimatation, vertes pelouses, ruisseaux, gentils chalets. Les Grues sont là comme dans leurs meubles et se pavanent comme des danseuses de l’Opéra.

La Grue est un oiseau charmant, mais il ne faut pas qu’elle parle. Elle a la voix forte, enrouée, commune, une voix de bal public ou de loge de portier.

Elle est fort bien mise ; mais sa démarche est prétentieuse et guindée : la Grue pose. Il faut absolument qu’elle tourne, qu’elle pirouette. Elle est née pour la danse ; ses jambes, deux fuseaux, sont faites pour l’entrechat. Sa plus grande ambition, j’en suis sûr, serait de figurer dans un corps de ballet.

Le Jardin d’acclimatation possède les plus belles Grues du monde.

Voici d’abord :

La Grue couronnée, oiseau d’une beauté éclatante et d’une élégance rare. Comme son nom l’indique, elle porte une couronne d’or, des épis rayonnants qui forment une auréole autour de sa tête expressive et fine. Sur son front s’avance