le dos taillé en plate-bande et la chevelure dans les yeux.
C’est, après le Chien de berger, le plus intelligent des
chiens : on compte toute une meute de Chiens caniches qui
ont sauvé leurs maîtres. Celui de
Mme Deshoulières servait à table
et s’en acquittait fort bien. On se
rappelle aussi l’histoire de ce Caniche
qui, ayant vu des mendiants sonner
à la porte d’un monastère et manger
une écuelle de soupe qu’on leur passait à travers la porte, attendit leur
départ pour tirer le cordon et recevoir son déjeuner.
Après cette critique aussi spirituelle qu’intéressée de la mendicité, les moines l’accueillirent comme un vrai pauvre, et il eut son couvert mis jusqu’à la fin de ses jours.
Puis viennent les Levrettes. Elles sont charmantes et très-distinguées ; mais que de vanité et de folie ! Cet animal fut toujours étourdi et niais. On se souvient que la Levrette de Newton s’amusa un beau jour à anéantir le problème que son maître avait mis dix ans à résoudre. On se rappelle encore que la Levrette de Racan mangea d’un bout à l’autre le discours de réception qu’il devait prononcer à l’Académie.
La pauvre bête en mourut : ce qui prouve que les discours académiques ne sont pas toujours faciles à digérer.
Arrêtons-nous un instant devant les petits Chiens danois, si délicats, si caressants, si gracieux avec leurs têtes rondes, leurs yeux bleu faïence, et leur robe merveilleusement tachetée, qui les fait ressembler à de vivantes mosaïques.
Leurs voisins ne leur ressemblent guère : ce sont des