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PRÉFACE

kiosques et de chalets, de massifs et de parterres, ces perspectives africaines, ces petits tableaux d’Orient.

Ils sillonnent en tous sens ce beau parc où les cinq parties du monde se coudoient, verdoient, fleurissent, brament, crient, bêlent, cabriolent, volent et chantent.

Mais le public, distrait, charmé, se rend-il bien compte des efforts déployés, de toutes les difficultés vaincues, des espérances déçues, des pertes, subies, pour arriver à la réalisation de ce musée vivant ?

En voyant ce quadrupède ou cet oiseau, songe-t-il à tous ceux qui ont péri en route, à tous ceux qui ne sont venus que pour languir et mourir sous un ciel qui n’était plus le ciel de leur patrie ?

En voyant les autres, se doute-t-il de la patience et des soins qu’il faut pour les faire vivre, pour les faire nôtres ?

Au moment où j’écris, la Cafrerie vous envoie des antilopes, le Brésil des perruches, la Chine des mandarins, l’Égypte des ibis. Un troupeau de lamas descend des Cordillères pour venir à notre bois de Boulogne, et des kangurous font voile pour la France.

De votre côté, vous expédiez dans tous les pays nos