Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/81

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
23
RITSOU-SHÛ

une longue durée à la loi de Bouddha en ce monde. Si la doctrine de Bouddha se maintenait florissante dans un pays, il n’y aurait plus de calamité ; le peuple vivrait heureux par elle ; elle est la source de toutes les bonnes choses. Non seulement les fidèles du Hînayâna observent le Vinaya, mais il en est de même de ceux du Mahâyâna, sans aucune distinction. En conséquence, il est appelé « l’instruction du Mahâyâna » dans le Çrîmâlâ-sûtra (Shôman-guyô). Dans le Mahâprajñâ-pâramitâ-çâstra (Daï-thi-do-ron), les quatre-vingts parties du Vinaya récitées par Upâli en autant d’occasions pendant les trois mois d’été qui suivirent le Nirvâṇa du Bouddha sont appelées les perfections de la moralité (Çîla-pâramitâ). Il n’y a pas, dans la doctrine de Çâkyamuni, de clergé particulier (Saṃgha) consistant en Bodhisattvas. Ceux qui ignorent la portée de la doctrine ne pratiquent pas les préceptes observés par le Hînayâna, mais en se disant fidèles au Mahâyâna, ils sont complètement dans l’erreur. Dô-sen réfuta cette opinion dans ses ouvrages. Dans le Gô-shô (ouvrage sur l’action) il établit trois divisions doctrinaires à savoir :

1o L’école du Dharma réel (Jitsou-po-shû), c’est-à-dire l’école Sarvâstivâda, par laquelle la forme (Rûpa) est considérée comme la substance de la moralité (Çîla).

2o L’école du Nom phénoménal (Ké-myo-shû), c’est-à-dire l’école Dharma­gupta, selon laquelle la substance du Çila n’est ni la forme, ni l’intelligence. La concep-