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LE BOUDDHISME JAPONAIS

analytique, car il se fonde sur la doctrine des trois phénoménalités qui réduit le moi et les Dharmas à un infiniment petit. Il s’oppose ainsi au néant pour ainsi dire synthétique du Mahâyâna, où la chose contingente est elle-même le néant.

Il est exposé dans le Çâstra que l’on peut obtenir l’illumination par une seule vérité (Satya ; Taï), à savoir : la « destruction des souffrances » (Nirodha ; Metsou) ; c’est la troisième des quatre vérités sacrées[1] (Aryasatyâni ; Shi-sô-taï). Cette doctrine diffère de celle de l’école Abhidharma, qui dit que les trois Yânas ou véhicules : Çrâvakas, Pratyekabuddhas et Bodhisattvas voient la vérité de la même manière, et qu’ils atteignent le grand chemin par l’intelligence des quatre vérités.

Ainsi il y a deux manières de définir le titre du Satya-siddhi-Çâstra (Jô-jitsou-ron), c’est-à-dire « livre de la perfection de la vérité ». Il est appelé ainsi :

1o  Ou bien parce qu’il expose parfaitement l’idée principale des deux espèces de néant ;

2o  Ou bien parce qu’il explique la réalité des quatre vérités.

C’est là une simple esquisse de la doctrine.

  1. Ce sont : 1o  L’existence de la douleur (Duḥkha) ; 2o  la cause de la douleur (Samudaya) ; 3o  la cessation de la douleur (Nirodha) ; 4o  la voie qui conduit à cette suppression (Mârga).