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INTRODUCTION

toute idée. Selon les Écoles du Mahâyâna, ce qui est vide au dedans et au dehors, c’est l’existence composée et visible (Saṃskṛiṭa) : l’anéantissement de ce vide n’est donc pas lui-même le vide, mais plutôt la plénitude. Ainsi il est dit dans le Laṅkâvatâra-sûtra : « l’illusion cesse : la réalité demeure ; voilà le Nirvâṇa. » Hiouen-thsang le traduit en chinois le Calme Complet (Yuen-tsih) c’est-à-dire qu’il n’y a aucune vertu qui n’y soit renfermée et nul obstacle qui n’en soit écarté.

Il y a encore, dans le Vidyâmâtra-siddhi-çâstra, quatre sortes de Nirvâṇa : le Nirvâṇa simple (nirvâṇa), le Nirvâṇa conditionné (sopadhiçesha-nirvâṇa), le Nirvâṇa non-conditionné (nirupadhiçesha-nirvâṇa) et le Nirvâṇa sans catégories (apratishṭhita-nirvâṇa).

1o Le Nirvâṇa simple indique la nature de Bouddha que tous les êtres possèdent originellement en eux-mêmes.

2o Le Nirvâṇa conditionné désigne l’état d’une créature terrestre qui comprend la vérité par l’extinction des passions, mais qui est encore enchaînée par son corps.

3o L’existence du corps et de l’âme est entièrement détruite ; la vérité seule reste : voilà le Nirvâṇa non-conditionné.

4o L’état de la vérité où le Nirvâṇa et le Saṃsâra sont indistincts et identiques forme le quatrième Nirvâṇa. Tous les Bodhisattvas atteignent à cet état ; car, possédant la grande sagesse, ils ne résident pas dans le