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INTRODUCTION

sistance de la force. Si on considère l’esprit et la matière au point de vue de l’unité de la Bhûta-tathâtâ qui n’est susceptible par son essence ni de naissance ni de dissolution, ces deux principes produits par la Bhûta-tathâtâ, quoiqu’ils éprouvent des changements apparents, n’ont en réalité, ni production ni dissolution ; leurs changements et leurs transformations ne sont donc qu’un jeu de cause et d’effet. Il est incontestable que, comme un bon fruit vient d’une bonne semence, un mauvais effet vient d’une mauvaise cause. D’où il s’ensuit que le Bouddhisme enseigne que le bonheur ou le malheur de la vie actuelle est déterminé absolument par l’action (Karma) prépondérante des mérites ou des démérites acquis dans la vie antérieure et que les causes présentes feront sentir leurs effets à l’avenir. Ce simple exposé montre que la théorie des trois temps et la Loi nécessaire ne sont pas des idées chimériques.

Nous pouvons nous résumer ainsi : le système du Bouddhisme a pour principe primordial la Bhûta-tathâtâ, pour mécanisme la Loi nécessaire, et il les adapte habilement à la religion. Et c’est pour cela qu’il est permis d’affirmer que le Bouddhisme se fonde sur la philosophie et aussi qu’il est constamment d’accord avec l’expérience de la science moderne.

Nous avons vu la conception philosophique du Bouddhisme, voyons maintenant comment il entend la fin suprême.