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INTRODUCTION

elle fond plus ou moins facilement selon qu’elle a plus ou moins de dureté, plus ou moins d’épaisseur, etc. Les plantes, les animaux ressemblent par leur nature à la glace la plus dure et la plus épaisse, il leur est plus difficile de devenir Bouddhas qu’aux êtres humains. Ceux-ci, à leur tour, forment de nombreuses catégories, selon leur degré d’intelligence, de vivacité etc. Cette inégalité des facultés les rend plus ou moins aptes à fondre la glace des passions, c’est-à-dire l’obstacle qui voile la nature de Bouddha ; autrement ils ne peuvent obtenir le fruit du salut suprême.

Cette théorie est ce qu’on appelle dans la langue du Bouddhisme, la « Loi nécessaire et universelle des causes et des circonstances ». L’effet résulte d’une combinaison de la cause et des circonstances. Si on ne possède pas originellement la nature ou cause du Bouddha, on ne peut obtenir le fruit du salut suprême ; mais si même on la possède, il faut de plus certaines circonstances qui contribuent au succès, c’est-à-dire la pratique pieuse qui fait éclore l’état de Bouddha. Un liquide glacé, différent de l’eau, ne pourra pas donner de l’eau en fondant ; mais si la glace même n’est que de l’eau congelée, encore faut-il pour en tirer de l’eau des circonstances qui la dégèlent. C’est pourquoi nous ne pouvons devenir Bouddha que si nous remplissons les conditions nécessaires pour atteindre à cet état, puisque toute chose, quelle qu’elle soit, est soumise à la Loi nécessaire. Cette