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INTRODUCTION

dernier, à savoir la détermination des rapports du monde avec un dieu personnel.

8o Le Sin-gon. Le Sin-gon établit dans les doctrines de Çâkyamuni Bouddha deux divisions : l’exotérique et l’ésotérique. Toutes les autres doctrines représentent la première et celle de Shin-gon (Mantra ou vraie parole), la seconde. Le principe primordial est le Mahâvairocana identique à la Bhûta-tathâtâ ; le nom seul en diffère.

Cette école pose trois mystères : le corps, la parole et la pensée. Cette triade se retrouve dans tous les êtres animés et inanimés. Quand le vent souffle dans les bois, que les vagues déferlent contre les rochers, qu’un homme meut ses mains, ou qu’il parle, ou qu’il garde le silence, tout cela est l’expression de ces trois mystères. Ces mystères sont compris par les Bouddhas seuls, et non par des hommes ordinaires. De là vient qu’on désigne communément ce système sous le nom de mysticisme. Le Shin-gon prétend faire parvenir les hommes ignorants à l’état de Bouddhas : c’est dire qu’il considère comme égaux sans aucune distinction les trois mystères de Bouddha et ceux des êtres vivants. Le Mahâvairocanâbhisaṃbodhi-sûtra enseigne les Dix Degrés des Pensées (V. chap. VIII) de ceux qui pratiquent la doctrine de cette secte, c’est-à-dire du premier moment jusqu’au but suprême (Nirvâṇa). C’est donc essentiellement un système d’évolution ou de progression intime par