Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xi
INTRODUCTION

Saint sont des systèmes philosophiques, celles de la Terre-Pure ne sont pas simplement une religion au sens ordinaire du mot, c’est-à-dire une exaltation du sentiment aux dépens de la raison. Elles contiennent de plus dans leur dogme l’élément d’une philosophie. Ainsi, le Bouddhisme peut prétendre au titre glorieux de religion universelle ; car il convient aussi bien aux classes élevées de toute société qu’aux classes inférieures ; les unes y trouveront la religion de l’intelligence, les autres la religion du sentiment.

D’après l’analyse que nous venons de donner, on peut voir que dès les temps les plus reculés, les sciences spéculatives étaient florissantes aux Indes. Le système de Çâkyamuni notamment, s’y développa avec vigueur. Tandis que les sciences exactes commencent à peine à se constituer réellement dans les temps modernes, la spéculation métaphysique semble avoir atteint la perfection aux Indes, plus de cinq siècles avant le Christ. La philosophie moderne de l’Occident ne l’emporte point sur celle des Indes pour la grandeur et la puissance des conceptions ; sa supériorité consiste en ce que, au lieu de se fonder sur des observations trop souvent fantaisistes, elle se base sur la science positive dont elle emprunte les méthodes ; elle a fait prévaloir sur le raisonnement abstrait, l’observation rigoureuse des faits. Mais si la méthode est en progrès réel, le principe, nous le verrons, reste identique à celui de Çâkyamuni.