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INTRODUCTION

loppent leurs propres facultés pour parvenir d’eux-mêmes à la Bodhi (Connaissance parfaite.) Sous le nom de Terre-Pure, on comprend les doctrines que tout le monde peut suivre, en se reposant sur une puissance suprahumaine, c’est-à-dire sur le pouvoir du Bouddha Amitâbha. Les pratiques pieuses du Chemin-Saint sont très difficiles, tandis que celles de la Terre-Pure sont très faciles. Les facultés individuelles sont très variées et très inégales ; certaines personnes ont l’esprit élevé et la pratique du Chemin-Saint leur est aisée ; mais d’autres, au contraire, ont l’esprit trop faible pour s’y conformer, c’est à eux que sont destinées les doctrines de la Terre-Pure. Les systèmes du Chemin-Saint sont réservés aux grandes intelligences qui y trouvent une religion et une métaphysique ; et ceux de la Terre-Pure sont destinés aux âmes faibles, au vulgaire : car, comme l’a bien dit Schopenhauer, « les hommes ont absolument besoin d’une interprétation de la vie ; et elle doit être mesurée à la puissance de leur esprit. »

Si nous rangeons d’après cette classification les sectes que nous énumérons dans le présent ouvrage ; les sectes Kou-Cha, Jô-jitsou, Ritsou, San-ron, Hossô, Ké-gon, Ten-daï, Shin-gon, Zen, Nitsi-ren, représentent les systèmes du Chemin-Saint et Jô-do, Shin, ceux de la Terre-Pure. Le Bouddhisme dans ces deux grandes divisions offre à l’âme ses deux aliments nécessaires : la philosophie et la religion. Si les doctrines du Chemin-