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LE BOUDDHISME JAPONAIS

de la Terre-Pure. Selon la première doctrine, la délivrance est un fruit qui s’obtient dans ce monde ; selon la seconde, on n’obtient qu’après la mort cette haute récompense de naître dans la Terre-Pure à condition de répéter jusqu’à la fin de la vie le nom de Bouddha. Il n’est pas facile d’atteindre la cause et l’effet du Chemin-Saint ; ceux de la Terre-Pure, au contraire, sont facilement accessibles ; aussi compare-t-on la différence qu’il y a entre ces deux voies aux voyages qui s’exécutent l’un par terre et l’autre par eau. Le Chemin-Saint et la Terre-Pure étant la doctrine du Mahâyâna ont le même but : atteindre à l’état de Bouddha ; mais comme le temps et les hommes diffèrent, la doctrine doit nécessairement être différente, de même que l’un emploie une voiture sur la terre tandis que l’autre se sert d’un bateau sur l’eau. Les lois prêchées par Çâkyamuni sont au nombre de quatre-vingt mille ; il les enseigna aux hommes d’après leur nature, destinant aux uns la doctrine du Chemin-Saint et aux autres celle de la Terre-Pure. La dernière n’est pas reconnue seulement par le Gen-kou, mais encore par Zen-dô dans son ouvrage ; mais ce n’est pas Zen-dô qui en est le créateur, elle remonte au Sûtra de l’Amitâyur-dhyâna prêché par le grand maître Çâkyamuni. Tandis que Zen-dô écrivait son commentaire, il évoquait, dit-on, par des moyens magiques la force surnaturelle, et tous les soirs un prêtre éminent paraissait devant lui dans son rêve, et lui donnait des instruc-