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JÔ-DO-SHÛ

laquelle les hommes pratiquent les Trois Instructions au moyen desquelles ils comprennent dans leur vie présente, les Trois Vertus : Le corps spirituel (Dharma-kâya), la connaissance (Prajña), et la délivrance (Moksha). Mais rares sont les hommes capables de suivre cette voie ; ceux-là seuls qui doivent le privilège d’une heureuse naissance aux bonnes actions qu’ils ont pratiquées durant les existences antérieures ont une nature assez vigoureuse ; la fermeté de leur cœur est égale au rocher et leur courage à surmonter tous les obstacles est semblable à celui d’un brave soldat qui terrasse son ennemi ; on les appelle les hommes du « Chemin-Saint » et on les désigne aussi sous le nom de « ceux qui entrent dans l’état saint en ce monde ». Pendant cinq siècles après Bouddha, il exista de temps en temps de tels hommes, on peut voir l’état florissant du bouddhisme à cette époque en lisant la biographie des grands prêtres.

Le temps présent appartient au Dernier Jour de la Loi (Mappo) ; les hommes deviennent peu sincères, leurs convoitises et leurs colères augmentent tous les jours, et leurs luttes vont sans cesse grandissant. Si on regarde les Trois Instructions comme le vieux calendrier[1], comment peut-on assurer sa délivrance ?

C’est ce problème qui décida Gen-kou à abandonner tout d’un coup le Chemin-Saint et à suivre la doctrine

  1. C’est-à-dire, comme une chose devenue inutile.