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LE BOUDDHISME JAPONAIS

Lorsque le Bouddha prononça ces paroles, ceux qui pratiquaient les Trois Véhicules comprirent tout d’un coup la vérité du Véhicule unique par les mérites de leurs pratiques antérieures, acquis en suivant la doctrine provisoire. Devadatta et la fille du Nâga montèrent immédiatement sur le trône de Bouddha.

Telle est la forme enseignée au point de vue de l’état terrestre du Bouddha où la doctrine provisoire est considérée comme un moyen pour montrer la doctrine définitive et où les trois Véhicules sont ramenés à un seul.

En second lieu, la manière de développer et de resserrer l’état antérieur et terrestre de Bouddha (Hon-jakou-kaï-é) est expliquée comme suit :

L’état de Bouddha auquel Çâkyamuni atteint en ce monde à travers les huit degrés de sa vie (Ha-sô-jô-dô) s’appelle le premier accomplissement de l’illumination parfaite (Shi-jô-shô-gakou). C’est ce qu’on appelle le Bouddha terrestre (Shakou-boutsou). Çâkyamuni lui-même, une fois éclairé par la Bodhi, conçoit qu’il a été le Bouddha dès les temps antérieurs, le maître du Dharmadhâtu depuis d’incalculables Kalpas. Tous les Bouddhas des dix points des trois temps : le passé, le présent, et l’avenir n’en font qu’un. Dans l’enseignement provisoire des quarante premières années, Çâkyamuni proclame qu’il devient pour la première fois Bouddha en ce monde, comme il semble l’être. Mais quand il prêcha le Saddharma-puṇḍarîka, il manifesta son état réel de