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ZEN-SHÛ

secte, ne l’exposa pas par des discours ; il la transmit de la pensée à la pensée ; c’est par ce système qu’on comprend la source de sa propre pensée. Mais aucun mot ne peut traduire cette idée profonde. Ce qu’on acquiert par la pratique de sa propre pensée, c’est la vérité. Ne rien voir, c’est ce qu’on appelle trouver le chemin de la vérité ; la vraie pratique est de ne rien pratiquer. Si on observe bien la nature originelle elle-même, on y trouve que la nature de sa propre pensée est originellement pure, par conséquent, il n’est pas besoin de chasser les passions et de chercher aucune Bodhi (intelligence). Quand on ne réfléchit pas au monde extérieur, c’est-à-dire au bien et au mal, la pensée originelle se produit, c’est ce qu’on appelle la pensée du néant sans aucun attachement ; mais il ne faut pas dire de la pensée qu’elle est inactive comme la pierre et le bois. Arrivée à cet état qu’on désigne sous le nom de « la définition bien comprise », la pensée se dégage de toute diversité. Puis se produit la raison du néant qu’on appelle illumination absolue ; c’est là qu’on trouve la nature de sa pensée et qu’on devient Bouddha.

II. Histoire de la secte.
A. TRANSMISSION DE LA DOCTRINE

Quand le vénérable saint (Bhagavat ; Sé-son) Çâkyamuni fut dans l’assemblée sur le mont Gṛidhrakûṭa (la