Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
LE BOUDDHISME JAPONAIS

Dharmas dans une seule pensée ». Ainsi, il est dit dans le Shi-kwan de Ten-daï-Daï-shi : « N’y eût-il qu’une seule et unique pensée, ces trois mille Dharmas y existent. Je ne m’arrête point à l’hypothèse qui nierait la pensée ; mais si on l’admet même dans la plus faible mesure possible, elle les possède tous les trois mille. » On peut regarder à trois points de vue différents, également vrais et exacts (San-taï), ces trois mille Dharmas : le vide (Kou) ; l’existence () et le terme moyen (Thû).

1o On peut considérer les trois mille Dharmas comme le vide ; car les dix tels de la forme, de la nature, etc., dans les dix mondes sont des choses contingentes.

2o On peut regarder aussi ces mêmes Dharmas comme des existences relatives attendu que les choses contingentes se manifestent phénoménalement dans le temps.

3o On peut enfin et c’est là la vérité moyenne) regarder ces Dharmas comme n’étant ni l’être ni le vide ; car les choses contingentes sont en réalité à la fois l’existence et le vide. Ké-ké-Daï-shi dit dans le Gouketsou : « On admet le terme moyen pour expliquer la nature insaisissable de la pensée qui ne peut se contenter ni de l’être ni du vide ; le mot vide est la négation des trois mille Dharmas ; mais on a beau les nier, ils existent phénoménalement ; aussi se sert-on du terme existence ».

Si on regarde ces trois vérités (San-taï) au point de