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LE BOUDDHISME JAPONAIS

tèrent le serment de livrer leur tête s’ils étaient vaincus dans le débat ; mais Deva leur répondit : « Notre but est de faire régner la fraternité parmi les hommes ; nous ne voulons pas votre mort : mais si je l’emporte sur vous, vous raserez vos cheveux et deviendrez mes disciples. » Les conditions ainsi réglées, la discussion s’ouvrit ; tous furent vaincus ; les uns dès la première journée ; les autres, au bout de deux ou trois jours ; Deva triompha ; trois mois après, plus d’un million d’hommes se convertirent. Deva se retira alors dans la forêt et écrivit alors les discours qu’il avait tenus aux hérétiques dans cette discussion mémorable ; il composa ainsi le Çata-Çâstra, divisé en dix chapitres, où il réfuta les erreurs des hérétiques et aussi les fausses croyances de certains Bouddhistes.

Quant à la doctrine de cette secte qui n’est ni celle du Mahâyâna ni celle du Hînayâna, elle peut se résumer en ces quelques mots : « La vérité n’est rien que l’état d’esprit de ceux qui arrivent au point de la non-acquisition où l’idée du néant et de l’existence disparaît absolument. L’homme dont la juste méditation a atteint cette profondeur devient Bouddha. »