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LE BOUDDHISME JAPONAIS

lectuelles (Caitta-dharmas) ou le monde intellectuel ; elles en sont inséparables. Le monde des formes (Shikihô) apparaît dans la catégorie de forme par l’effet de l’intellect et des qualités intellectuelles, puisque l’un est naturellement inséparable de l’autre.

Les « choses en dehors de l’intellect » (Shin-fou-sô-ô-hô) n’ont rien de réel et sont formées momentanément par la combinaison de l’intellect, des qualités intellectuelles et des formes. Quant au « non-composé » (Asaṃskṛita ; Mou-i-hô) ou à ce qui n’affecte pas l’intellect, ce n’est pas l’intellect qui le fait apparaître, puisqu’il est l’idée qui n’est soumise ni à la naissance ni à la destruction. Mais il n’est pourtant pas en dehors de l’intellect, puisqu’il en est la véritable nature. Si les choses qui sont sujettes aux perpétuelles vicissitudes de la naissance et de la destruction apparaissent par la combinaison de causes et d’agents déterminés par les circonstances, l’idée abstraite qui est la véritable nature des choses elles-mêmes est permanente et ne se manifeste pas phénoménalement. Mais jamais, s’il n’y a point d’idées, un phénomène n’apparaîtra spontanément à l’existence. En d’autres termes, les phénomènes n’apparaissent que s’ils ont une raison d’être produits et détruits. Ainsi les Asaṃskṛita-Dharmas, ou le « non-composé » : (ou ce qui n’affecte pas l’intellect) sont ce dont dépendent les Saṃskṛita-Dharmas ou « phénomènes. » Mais ils sont inséparables naturellement les uns des autres, car