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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

4. Q. Fabius, convaincu que les Romains avaient trop de fierté pour ne pas s’irriter d’un affront, et n’attendant rien de juste ni de modéré de la part de Carthage, envoya des députés dans cette ville pour proposer la paix. Ils en rapportèrent des conditions pleines d’injustice et d’insolence ; et dès lors l’armée romaine ne respira plus que le combat.

5. Agésilas, ayant établi son camp près d’Orchomène, ville alliée de Lacédémone, et apprenant que la plupart de ses soldats allaient déposer dans cette place ce qu’ils avaient de plus précieux, défendit aux habitants de rien recevoir de ce qui appartenait à son armée : il pensait que le soldat combattrait avec plus d’ardeur, quand il se verrait dans la nécessité de défendre tout ce qu’il possédait.

6. Épaminondas, général des Thébains, étant sur le point de livrer bataille aux Lacédémoniens, et voulant tirer parti, non-seulement de la vigueur, mais encore de toutes les affections de ses soldats, leur annonça en pleine assemblée que les Lacédémoniens avaient résolu, s’ils étaient vainqueurs, de massacrer les hommes à Thèbes, d’emmener comme esclaves les femmes et les enfants, et de raser la ville. Cette nouvelle exaspéra les Thébains, qui, au premier choc, mirent les Lacédémoniens en déroute.

7. Leutychidas, général lacédémonien, étant sur le point de combattre, le jour même que ses alliés gagnaient une bataille navale, déclara à ses soldats, pour leur inspirer plus d’ardeur, et bien qu’il l’ignorât encore, qu’on venait de lui annoncer la victoire des alliés.

8. Dans un combat contre les Latins, A. Postumius, voyant apparaître deux jeunes hommes à cheval, releva le courage des siens en disant que c’étaient Castor et Pollux qui venaient à leur secours, et rétablit ainsi le combat.

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