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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

ner à l’approche de l’ennemi, et de s’échapper en se repliant secrètement vers Syracuse. Les Carthaginois, une fois maîtres de ces forts, se virent dans la nécessité d’y placer des garnisons ; et Denys, ayant réduit, autant qu’il le désirait, les forces de l’ennemi en les disséminant, tandis qu’en réunissant les siennes il s’était fait une armée presque aussi nombreuse que la leur, prit l’offensive et les défit.

12. Agésilas, roi de Lacédémone, allant faire la guerre à Tissapherne, feignit de se diriger sur la Carie, comme devant combattre avec plus de succès dans ce pays montueux, contre un ennemi qui lui était supérieur en cavalerie. Cette démonstration ayant fait passer Tissapherne lui-même en Carie, Agésilas fit irruption en Lydie, où était la capitale du royaume ; et, prenant au dépourvu les habitants, il s’empara des trésors du roi.


IX. Apaiser les séditions dans l’armée.

1. Le consul A. Manlius, ayant appris que les soldats avaient conspiré dans leurs quartiers d’hiver, en Campanie, pour égorger leurs hôtes et s’emparer de leurs richesses, répandit le bruit qu’ils auraient encore les mêmes quartiers l’hiver suivant. Il sauva la Campanie en déjouant ainsi le complot, et saisit toutes les occasions de sévir contre ceux qui l’avaient tramé.

2. Une sédition dangereuse s’étant élevée parmi des légions romaines, la prudence de Sylla sut en calmer la fureur. Annonçant tout à coup l’approche de l’ennemi, il fit crier aux armes, et donner le signal. Marcher contre l’ennemi fut la pensée de tous les soldats, et l’émeute fut apaisée.