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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

Antiochus, qui, après la défaite des Carthaginois, avait auprès de lui Annibal, dont il mettait les conseils à profit contre Rome ; les députés eurent de fréquents entretiens avec Annibal, dans le but de le rendre suspect au roi, à qui sa présence était agréable, et même utile, à cause de son caractère rusé et de ses talents militaires.

8. Q. Metellus, faisant la guerre contre Jugurtha, gagna les députés que ce prince lui avait envoyés, et obtint d’eux qu’ils le lui livreraient. Il arrêta le même projet avec une seconde ambassade, puis avec une troisième ; mais il ne réussit pas à s’emparer de Jugurtha, parce qu’il voulait qu’on le lui amenât vivant. Toutefois il résulta de cette machination un grand avantage : des lettres qu’il écrivait aux confidents du roi furent interceptées ; et celui-ci, ayant immolé à sa colère tous ces personnages, demeura privé de conseillers, et ne put se faire dans la suite aucun ami.

9. C. César, informé par un prisonnier qu’Afranius et Petreius devaient lever le camp la nuit suivante, résolut de les en empêcher sans fatiguer ses troupes. Il ordonna, quand la nuit fut venue, que l’on criât de plier bagage, que l’on conduisît à grand bruit les bêtes de somme le long des retranchements des ennemis, et que l’on continuât le tumulte, afin que ce départ simulé les retînt dans leur camp.

10. Scipion l’Africain, voulant surprendre des renforts et des convois qui allaient rejoindre Annibal, envoya à leur rencontre M. Thermus, se disposant lui-même à le suivre pour l’appuyer.

11. Denys, tyran de Syracuse, informé qu’une nombreuse armée de Carthaginois devait débarquer en Sicile pour l’attaquer, fortifia plusieurs châteaux, et donna l’ordre aux troupes qu’il y laissa de les abandon-