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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

6. Spartacus et ses soldats avaient des boucliers d’osier recouverts de peaux.

7. Il n’est pas hors de propos, ce me semble, de rapporter ici cette belle action d’Alexandre le Grand. Lorsque, traversant les déserts de l’Afrique, il était, comme toute son armée, en proie à une soif brûlante, un soldat lui présenta de l’eau dans un casque. Il la répandit à terre, à la vue de tous. Par cet exemple de tempérance il produisit plus d’effet sur ses soldats, que s’il eût pu partager avec eux cette eau.


VIII. Mettre la division chez les ennemis.

1. Lorsque Coriolan se vengeait, les armes à la main, de son ignominieuse condamnation, il préserva du ravage les propriétés des patriciens, tandis qu’il brûlait et dévastait celles des plébéiens, voulant par là rompre l’accord qui régnait entre les Romains.

2. Annibal, ayant dessein de faire noter d’infamie Fabius, qui lui était supérieur en vertu, comme en talents militaires, épargna ses propriétés tout en ravageant celles des autres Romains. Mais la grandeur d’âme de Fabius mit sa fidélité à l’abri de tout soupçon : il vendit ses biens au profit de l’État.

3. Q. Fabius Maximus, étant consul pour la cinquième fois, lorsque les Gaulois, les Ombriens, les Étrusques et les Samnites réunirent leurs forces contre le peuple romain, s’avança à leur rencontre au delà de l’Apennin ; et, pendant qu’il fortifiait son camp près de Sentinum, il écrivit à Fulvius et à Postumius, qui gardaient Rome, de diriger leurs troupes sur Clusium. Cet ordre exécuté, les Étrusques et les Ombriens accoururent à la défense de leur territoire ; alors, comme il ne restait plus que