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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

de telle manière que, soutenus par une très-faible partie de leurs troncs, ils devaient céder au moindre choc ; puis ils s’étaient embusqués à l’extrémité de la forêt. Dès que les Romains s’y furent engagés, les Boïens donnèrent l’impulsion aux arbres qui étaient le plus près d’eux : ceux-ci déterminant la chute des autres sur l’armée romaine, un grand nombre de soldats furent écrasés.


VII. Comment on paraît avoir ce dont on manque, et comment on y supplée.

1. L. Cécilius Metellus, n’ayant pas de vaisseaux propres à transporter ses éléphants, joignit ensemble des tonneaux qu’il couvrit de planches, embarqua les éléphants sur ce radeau, et leur fit passer le détroit de Sicile.

2. Annibal, ne pouvant contraindre ses éléphants à traverser un fleuve très-profond, et n’ayant pas de bateaux, ni de bois pour construire des radeaux, ordonna qu’on blessât au-dessous de l’oreille le plus méchant de ces animaux, et que celui qui l’aurait frappé se jetât aussitôt à la nage, et traversât le fleuve en fuyant. L’éléphant, que la blessure rendit furieux, voulant poursuivre l’auteur de son mal, franchit le fleuve, et les autres n’hésitèrent plus à en faire autant.

3. Des généraux carthaginois, devant équiper une flotte, et manquant de sparte pour faire des cordages, y suppléèrent avec les cheveux des femmes.

4. Les Marseillais et les Rhodiens recoururent au même expédient.

5. M. Antoine, fuyant après sa défaite à Mutine, donna des écorces à ses soldats pour se faire des boucliers.

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