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DES AQUEDUCS.

96. Castris. Il serait difficile de préciser le sens de ce mot. On peut cependant entendre ici par camps, des casernes ou des corps-de-garde occupés par un certain nombre de soldats. Quelquefois c’était une sorte de guérite destinée à un seul homme, cavalier ou fantassin. On trouve dans Publius Victor (XIVe région de Rome) castra equitum singulorum duo.

97. Euripo. Les Romains, tels que les Lucullus, les Hortensius, qui n’épargnaient rien pour le luxe de leurs jardins d’agrément, y faisaient venir, souvent à frais énormes, au moyen d’aqueducs, des filets d’eau vive auxquels ils aimaient à donner des noms fastueux de fleuves : c’étaient des Nils, des Euripes, etc. Cicéron (de Legibus, lib. ii, c. 1) a blâmé ces prétentions des riches : « Ductus vero aquarum quos isti Nilos et Euripos vocant, quis non, quum haec videat, irriserit. »

Le nom d’Euripe fut consacré par l’usage pour désigner des canaux d’eau courante, et même des bassins ou des fossés d’eau stagnante, tels que celui dont César entoura le grand Cirque, pour empêcher les animaux destinés aux combats de tenter une évasion. Le passage suivant de Pline (liv. viii, ch. 7) est assez clair : « Pompeii quoque altero consulatu, dedicatione templi Veneris Victricis, pugnavere in circo viginti, aut, ut quidam tradunt, decem et septem (elephanti). Universi eruptionem tentavere, non sine vexatione populi circumdati claustris ferreis. Qua de causa Cæsar dictator, postea simile spectaculum editurus, Euripis arenam circumdedit : quos Nero princeps sustulit, equiti loca addens. »

Le même auteur rapporte que M. Scaurus fit voir à Rome, lors des jeux qu’il donna à l’occasion de son édilité, cinq crocodiles et un hippopotame, dans un bassin creusé pour cette circonstance, temporario Euripo. Lampride, en parlant des prodigalités et des débauches d’Héliogabale, dit (ch. xxiii) : « Fertur in Euripis vino plenis navales circenses exhihuisse. »

L’Euripe dont parle ici Frontin appartenait probablement à un service public, puisqu’il recevait 460 quinaires.

98. Ad Nervam imperatorem. Ces mots désignent, non M. Cocceius Nerva, mais son successeur Nerva Trajan, sous le règne duquel Frontin réorganisa l’administration des eaux.

99. Marcia reddita ampto opere a Cœlio in Aventminum usque perducitur. Cf. §§ 19 et 76.

100. Cui par nihil, et nihil secundum. Pour avoir une nouvelle occasion de louer Trajan, l’auteur fait de Rome un pom-