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NOTES.

supra) met cette source à quarante milles de Rome, et l’inscription citée plus haut (note 37) la porte à quarante-cinq milles. Peut-être y a-t-il erreur de la part de Frontin ou de ses copistes, ou plutôt de la part des ouvriers chargés de graver l’inscription sur la pierre. Peut-être aussi, et cela paraît encore plus probable, les auteurs de l’inscription ont-ils calculé la distance sur le parcours de l’aqueduc dans toutes ses sinuosités, tandis que Frontin n’a considéré que le nombre des milles marqués sur la voie Sublacensis. On sait que les Romains faisaient décrire à leurs aqueducs beaucoup d’angles en zigzag, soit pour gagner le niveau nécessaire dans les accidents de terrain, soit pour modérer l’impétuosité du cours de l’eau, à laquelle ils donnaient habituellement un pour cent de pente.

40. Augustæ fons. Cette eau Auguste est celle dont il est question dans le § 12. Elle perdait son nom une fois qu’elle était réunie à l’eau Marcia. Il ne faut pas la confondre avec l’Alsiétina, qu’on appelait aussi Auguste, eau très-abondante, mais de mauvaise qualité. Voyez § 11.

41. Aniu Novus… ad milliarium xlii. L’inscription porte lxii, ce qui fait une différence de vingt milles. Nous l’expliquerons comme celle qui a été signalée dans la note 39. Les ouvriers qui ont gravé l’inscription ont pu, au moyen d’une simple transposition de lettres, faire du nombre xlii celui de lxii ; ou bien cette inscription rappelle le nombre des milles parcourus par le canal, et Frontin celui des milles de la route.

42. Piscina limaria. Fabretti a donné le dessin de ces piscines ou bassins épuratoires (Dissert., p. 126), et Poleni l’a reproduit. M. Rondelet l’a également donné dans son atlas.

43. Tot aquarum tam multis necessariis molibus pyramides. Dans cette comparaison des pyramides d’Égypte et des monuments de la Grèce avec les aqueducs de Rome, Frontin donne l’avantage à ces derniers édifices, sous le point de vue de la grandeur, comme de l’utilité de l’ouvrage. Denys d’Halicarnasse (liv. iii), Pline (liv. xxxvi, ch. 24), Cassiodore (Epist., liv. vii, lett. 6), et plusieurs autres, s’accordent à regarder les aqueducs comme les monuments qui attestaient le mieux la magnificence des Romains. Le poëte Rutilius ne les a pas oubliés dans son Itinéraire :

Quid loquar aerio pendentes fornice rivos,
Qua vix imbriferas tolleret Iris aquas ?