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DES AQUEDUCS.

aux calendes d’avril, et finit à celles de novembre ; mais il est utile de les suspendre pendant les grandes chaleurs de l’été, la maçonnerie ayant besoin d’une température modérée, pour absorber assez d’humidité, se lier, et faire corps. Un soleil trop ardent n’est pas moins nuisible au travail que la gelée ; et aucun ouvrage ne réclame une exécution plus parfaite que ceux qui doivent résister à l’eau. Il faut donc exiger pour chacun de ces ouvrages la fidèle observation de la règle, que tous les ouvriers connaissent, et que peu d’entre eux respectent.

124. Il n’est personne, à mon avis, qui ne comprenne que les parties des aqueducs les plus rapprochées de Rome, c’est-à-dire en deçà du septième milliaire, et construites en pierre de taille, doivent être gardées avec le plus de soin. Ce sont, en effet, des ouvrages immenses, supportant chacun plusieurs canaux, qu’il serait impossible d’interrompre sans priver la ville de la plus grande partie de ses eaux. On peut cependant encore triompher des difficultés de ce genre : l’ouvrage en reconstruction doit être élevé au niveau du cours d’eau interrompu, de manière à recevoir des canaux garnis de plomb, qui suppléent au canal démoli dans toute la longueur du vide qu’il laisse, et permettent à l’eau de couler comme auparavant. Mais, attendu que presque tous les aqueducs traversaient des propriétés particulières, et qu’il semblait difficile d’y préparer les matériaux pour les réparations à faire, à moins qu’il n’intervînt quelque mesure d’autorité qui mît les entrepreneurs des travaux à l’abri de toute opposition de la part des propriétaires, on rendit le sénatus-consulte ci-après :

125. « Les consuls Q. Élius Tubéron et Paullus Fabius Maximus ayant fait un rapport sur la nécessité de réparer les canaux, les voûtes et les arcades des eaux