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DES AQUEDUCS.

116. Il me reste à parler de la conservation des aqueducs ; mais, auparavant, je dirai quelques mots des corporations qui ont été créées pour cet objet. Il y en a deux : l’une appartenant au public, l’autre à César. Celle du public est la plus ancienne. Léguée par Agrippa à l’empereur Auguste, elle fut, comme nous l’avons dit, cédée par celui-ci au public : elle compte 240 hommes environ. Celle de César, qui est de 440 hommes, fut organisée par Claude, lorsqu’il amena des eaux à Rome.

117. Chacune de ces corporations comprend différentes sortes d’agents : des régisseurs, des gardiens de châteaux d’eau, des inspecteurs, des paveurs, des faiseurs d’enduits, et d’autres ouvriers. Quelques-uns doivent résider hors de la ville, pour les travaux qui, sans être considérables, exigent, du moins, une prompte exécution. Tous ceux qui sont dans la ville, et qui ont leurs postes près des châteaux d’eau ou des lieux de spectacle, donneront leurs soins à tous les ouvrages, surtout dans les circonstances imprévues, afin que l’on puisse, en cas de nécessité, faire passer une grande quantité d’eau de plusieurs régions dans une seule. Les nombreux agents de ces deux corporations étaient habituellement occupés à des travaux particuliers, soit par la cupidité, soit par la négligence des administrateurs. Pour les assujettir à une certaine discipline, et à un service public, nous prescrivons la veille ce qui doit être fait le lendemain, et il est tenu un registre des travaux de chaque jour.

118. La corporation qui appartient au public reçoit ses émoluments du trésor, et cette dépense trouve sa compensation dans le revenu provenant du droit de concession. Ce droit est payé par les propriétés situées à proximité des aqueducs, des châteaux d’eau, des lieux de spectacle et des bassins ; et le revenu, qui