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LES STRATAGÈMES. LIV. I.

de vétérans, et sachant que celle de l’ennemi était composée de recrues, s’attacha continuellement à livrer des batailles.

3. Fabius Maximus, envoyé contre Annibal, que ses victoires avaient enorgueilli, résolut d’éviter les chances des combats, et de mettre seulement à couvert l’Italie, ce qui lui valut le surnom de Temporisateur et, par cela même, la réputation de grand capitaine.

4. Les Byzantins, pour éviter les hasards des combats contre Philippe, renoncèrent à la défense de leurs frontières, se retirèrent dans l’enceinte fortifiée de leur ville, et réussirent ainsi à éloigner ce roi, qui ne put supporter les lenteurs du siége.

5. Dans la seconde guerre Punique, Asdrubal, fils de Gisgon, étant vaincu en Espagne, et poursuivi par P. Scipion, partagea son armée entre différentes villes. Il en résulta que Scipion, pour ne point occuper ses troupes à faire plusieurs siéges à la fois, les ramena dans leurs quartiers d’hiver.

6 À l’approche de Xerxès, Thémistocle, pensant que les Athéniens ne pourraient ni livrer bataille, ni défendre leurs frontières, pas même leurs remparts, leur conseilla d’envoyer leurs enfants et leurs femmes à Trézène et dans d’autres villes, d’abandonner Athènes, et de se disposer à combattre sur mer.

7. Périclès en fit autant, dans la même république, contre les Lacédémoniens.

8. Tandis qu’Annibal s’obstinait à rester en Italie, Scipion, en faisant passer son armée en Afrique, mit les Carthaginois dans la nécessité de rappeler leur général. Par ce moyen Scipion transporta la guerre du territoire romain sur celui de l’ennemi.

9. Les Athéniens, souvent inquiétés par les Lacédé-