Page:Frontin - Les Stratagèmes - Aqueducs de la ville de Rome, trad Bailly, 1848.djvu/405

Cette page a été validée par deux contributeurs.
403
DES AQUEDUCS.

dans une juste proportion, et conformes aux règlements, à l’exception des quatre que les fontainiers ont changés. En général, les objets compris dans un même système de mesure doivent tous avoir entre eux des rapports fixes et immuables : il y a ainsi dans tout l’ensemble une harmonie constante. De même que, par exemple, la relation du setier et du cyathe se trouve encore entre le muid, le setier et le cyathe lui-même, ainsi la multiplication du quinaire doit conserver dans les modules plus grands une progression régulière ; autrement, si l’on réduit la capacité des modules qui servent aux distributions, et que l’on augmente celle des modules par lesquels on reçoit l’eau, il est clair qu’il n’y a plus là une erreur, mais bien une fraude.

35. Il faut noter que, si l’eau vient d’un lieu élevé, et ne franchit que peu d’espace, elle fournit même plus que son module ; et que, au contraire, lorsqu’elle arrive d’un lieu plus élevé, par conséquent avec moins de charge, et de plus loin, le défaut de vitesse lui fait donner moins que son module : il convient donc d’agrandir ou de diminuer, en raison du déchet ou de l’excédant, les tuyaux de distribution.

36. La position du calice a aussi son importance. Placé de niveau, et formant angle droit avec le courant, il donne la quantité déterminée : s’il présente directement son ouverture au cours de l’eau, et qu’il soit incliné, il en prend trop ; si, étant placé de côté, il revient en arrière et en se relevant, au lieu d’être incliné, il donnera peu, et avec lenteur. Le calice est un module d’airain, qui prend son ouverture dans le canal ou dans le château d’eau, et auquel s’adaptent les tuyaux de distribution. Sa longueur doit être de 12 doigts au moins, et son orifice, c’est-à-dire sa capacité, proportionné à la quantité d’eau qu’il doit fournir.

26.