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LES STRATAGÈMES LIV. I

serait lui-même rendu à sa patrie. Les Spartiates acceptèrent facilement cette condition, pour ne pas payer par la mort d’un grand nombre celle du seul Thémistocle.

11. L. Furius, s’étant engagé dans un lieu désavantageux, et voulant cacher son inquiétude, pour ne point jeter l’alarme parmi ses troupes, se détourna peu à peu en feignant de s’étendre pour envelopper l’ennemi ; puis, par un changement de front, il ramena son armée intacte, sans qu’elle eût connu le danger qu’elle avaitcouru.

12. Pendant que Metellus Pius était en Espagne, on lui demanda un jour ce qu’il ferait le lendemain ; il répondit : « Si ma tunique pouvait le dire, je la brûlerais, »

13. Quelqu’un priait M. Licinius Crassus de dire quand il lèverait le camp : « Craignez-vous, répondit-il, de ne pas entendre la trompette ? »


II. Épier les desseins de l’ennemi.

1. Scipion l’Africain, ayant saisi l’occasion d’envoyer une ambassade à Syphax, députa Lélius, et le fit accompagner de tribuns et de centurions d’élite, qui, déguisés en esclaves, étaient chargés de reconnaître les forces du roi. Afin d’examiner plus facilement la situation du camp, ils laissèrent à dessein échapper un cheval, et, sous prétexte de chercher à l’atteindre, parcoururent la plus grande partie des retranchements. D’après le rapport qu’ils firent, on incendia le camp, et la guerre fut ainsi terminée.

2. Pendant la guerre d’Étrurie, au temps où les généraux romains ne connaissaient pas encore de moyens plus adroits pour observer l’ennemi, Q. Fabius Maximus donna l’ordre à son frère Fabius Céson, qui parlait

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