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LES STRATAGÈMES.

Justin, liv. ii, ch. 11 ; Diodore de Sicile, liv. xi, ch. 13 ; Polyen, liv. vii, ch. 15, § 5.

23. Adversus multitudinem Xerxis navium. Cf. Hérodote, liv. viii, ch. 41 ; Justin, liv. ii, ch. 12 ; Polyen, liv. i, ch. 30 ; Plutarque, Vie de Thémistocle, ch. xii et suiv. ; Diodore de Sicile, liv. xi, ch. 19.

24. Ad oppidum Intibilim. Il y a ici une erreur historique qu’on peut rectifier en lisant deux passages de Tite-Live, liv. xxi, ch. 60, et liv. xxiii, ch. 49. La ville d’Intibili, ou Indibilis, est confondue par Frontin avec Scissis, autre ville de l’Espagne Tarraconaise.

25. Obliqua acie. Ces mots répondent à ce que les tacticiens grecs appelaient λοξὴ φάλαγξ. Voyez Élien, Tact., ch. xxix ; et Onosander, ch. xxii.

Cette manière d’attaquer de biais l’ennemi n’est autre chose que ce qu’on nomme aujourd’hui l’ordre oblique. Il consiste à réunir des forces considérables contre un point quelconque de la ligne ennemie, de manière à l’anéantir sur ce point, ou à la couper pour la prendre ensuite en flanc et à revers, s’il est possible. Épaminondas passe pour le premier général qui ait adopté ce système d’attaque, auquel il fut redevable des victoires de Leuctres et de Mantinée. On l’appelle oblique, par opposition à l’ordre parallèle, habituellement suivi dans l’antiquité, mais abandonné aujourd’hui. Il y a plusieurs manières d’employer l’ordre oblique : on peut donner sur un point du front de bataille de l’armée ennemie, ou sur deux points à la fois, comme fit Napoléon à Austerlitz ; ou bien on tentera d’enfoncer le centre et de tourner une aile. C’était la manœuvre de prédilection de l’empereur, à qui elle réussit pleinement à Wagram. Quelquefois, enfin, on attaque simultanément les deux ailes, en les débordant et en les tournant. C’est ce que firent les armées alliées à Leipzig, dans la désastreuse journée du 18 octobre, contre les Français, dont le nombre, il est vrai, égalait à peine le tiers de celui des ennemis.

Plusieurs écrivains ont attribué à Frédéric l’honneur d’avoir, le premier parmi les modernes, remis en vigueur l’ordre oblique ; mais il est prouvé que plusieurs généraux de Louis XIV, entre autres Turenne et Luxembourg, en avaient déjà fait usage.

Cf. M. Rocquancourt, t. iv, p. 328 ; Lamarque, Encycl. moderne, art. Bataille.