Page:Frontin - Les Stratagèmes - Aqueducs de la ville de Rome, trad Bailly, 1848.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
305
LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

javelots longs de quatre pieds environ, de les mettre en croupe derrière les cavaliers, et de les faire avancer jusqu’aux murailles, où, mettant pied à terre, ils devaient combattre la cavalerie ennemie. Cette manœuvre fit beaucoup de mal aux Campaniens, surtout à leurs chevaux, qui furent mis en désordre, et notre armée remporta facilement la victoire.

30. P. Scipion, en Lydie, voyant qu’une pluie qui était tombée jour et nuit avait incommodé l’armée d’Antiochus, au point que, non-seulement les hommes et les chevaux n’avaient plus de forces, mais encore que les arcs, dont les cordes étaient mouillées, devenaient inutiles, engagea son frère à livrer le combat le lendemain, quoique ce fût un jour néfaste. La victoire fut le résultat de cet avis.

31. Pendant que Caton ravageait l’Espagne, une députation des Ilergètes, peuple allié des Romains, vint lui demander du secours. Ne voulant ni les mécontenter par un refus, ni affaiblir ses forces en les divisant, il ordonna au tiers de ses soldats de prendre des vivres et de s’embarquer, mais avec la recommandation expresse de revenir sur leurs pas, en prétextant que les vents étaient contraires. Pendant ce temps, la nouvelle que du secours arrivait rendit le courage aux Ilergètes, et renversa les projets de leurs ennemis.

32. C. César, voyant qu’il y avait dans l’armée de Pompée un grand nombre de chevaliers romains qui, par leur habileté à manier les armes, lui tuaient beaucoup de monde, ordonna à ses troupes de leur porter des coups d’épée au visage et dans les yeux. Il réussit par ce moyen à leur faire prendre la fuite.

33. Les Vaccéens, pressés dans un combat par Sempronius Gracchus, formèrent autour d’eux une enceinte de chariots, dans lesquels ils placèrent leurs meilleurs

Frontin. 20