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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

l’ennemi avait été mis en déroute ; et, après les avoir ainsi affranchis des effets de sa menace et de toute crainte, il les reçut dans le camp.

25. Après la bataille de Thrasymène, qui fut si désastreuse pour les Romains, six mille hommes s’étant rendus à Annibal par une capitulation, il renvoya généreusement dans leurs villes les alliés latins, en leur disant qu’il ne faisait la guerre que dans le but de rendre la liberté à l’Italie : ce moyen lui valut, par leur intervention, la soumission de quelques peuples.

26. Pendant que Cincius, chef de la flotte romaine, assiégeait Locres, Magon répandit le bruit dans notre camp que Marcellus était tué ; qu’Annibal arrivait pour faire lever le siége ; et bientôt après des cavaliers, qu’il avait fait sortir secrètement de la place, vinrent se montrer sur les hauteurs qui étaient en vue des remparts. Cet artifice réussit : Cincius, persuadé que c’était Annibal qui venait, se rembarqua et prit la fuite.

27. Scipion Émilien, au siége de Numance, plaça des archers et des frondeurs, non-seulement dans les intervalles des cohortes, mais encore entre les centuries.

28. Pélopidas, général thébain, mis en fuite par les Thessaliens, franchit une rivière à l’aide d’un pont volant, qu’il fit brûler ensuite par son arrière-garde, pour ne pas laisser le même moyen de passage à l’ennemi qui le poursuivait.

29. La cavalerie romaine ne pouvant nullement tenir tête à celle des Campaniens, Q. Névius, centurion de l’armée du proconsul Fulvius Flaccus, imagina de choisir dans toutes les troupes les soldats de petite taille qui paraissaient les plus agiles, de les armer de boucliers courts, de casques légers, d’épées, et de sept javelots