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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

sine, dont la chute devait faire un double mal, et par leur pesanteur, et par les matières inflammables qu’ils répandaient.

10. Annibal enseigna au roi Antiochus à jeter sur les vaisseaux ennemis de petits vases pleins de vipères, pour épouvanter les soldats, et leur faire abandonner le combat et la manœuvre.

11. Prusias recourut à ce moyen au moment où sa flotte commençait à fuir.

12. M. Porcius, ayant pris de vive force un vaisseau carthaginois, fit main-basse sur ceux qui le montaient, donna leurs armes à ses soldats, qu’il revêtit de leurs dépouilles ; et, trompant l’ennemi par ce déguisement, il parvint à couler à fond plusieurs de leurs navires.

13. Les Athéniens, dont le territoire était de temps en temps ravagé par les Lacédémoniens, profitèrent des jours pendant lesquels on célébrait, hors de leur ville, les fêtes de Minerve, pour sortir avec toute l’apparence du culte ordinaire, mais avec des armes cachées sous leurs habits. Au lieu de rentrer à Athènes quand leurs cérémonies furent achevées, ils allèrent tout à coup se jeter sur le pays des Lacédémoniens au moment où ceux-ci craignaient le moins cette irruption, et ravagèrent à leur tour les terres de ces ennemis, qui avaient si souvent dévasté les leurs.

14. Cassius, ayant des vaisseaux de charge qui ne lui étaient plus d’une grande utilité, y mit le feu, et les dirigea, par un vent favorable, sur la flotte ennemie, qu’il incendia de cette manière.

15. Lorsque M. Livius eut défait Asdrubal, on lui conseillait de poursuivre et de détruire entièrement les débris de l’armée ennemie : « Laissons-en échapper quelques-uns, répondit-il, pour annoncer notre victoire. »