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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

21. Mithridate, assiégeant Cyzique, fit amener ses prisonniers au pied des remparts, dans l’espoir que les habitants, craignant pour le sort de leurs concitoyens, se décideraient à rendre la place ; mais les assiégés exhortèrent les captifs à mourir avec courage, et restèrent fidèles aux Romains.

22. Les habitants de Ségovie, dont les femmes et les enfants étaient mis à mort par Viriathe, aimèrent mieux voir égorger ce qu’ils avaient de plus cher, que de rompre leur alliance avec les Romains.

23. Les Numantins, pour ne pas se rendre, s’enfermèrent dans leurs maisons, et s’y laissèrent mourir de faim.


VI. De la bonté et de la douceur.

1. Q. Fabius dit à son fils, qui lui conseillait de sacrifier un petit nombre de soldats pour s’emparer d’une position avantageuse : « Veux-tu être de ce petit nombre ? »

2. Xénophon, étant à cheval, venait d’ordonner à son infanterie de s’emparer d’une hauteur, lorsqu’il entendit un soldat dire, en murmurant, qu’il était facile à un homme à cheval de commander des choses aussi pénibles. Il descendit aussitôt, fit monter le soldat à sa place, et se dirigea à pied vers le sommet de la montagne. Le soldat, pour échapper à la honte et aux railleries de ses camarades, se hâta de descendre. Quant à Xénophon, toute son armée eut peine à obtenir de lui qu’il reprît son cheval, et qu’il réservât ses forces pour les fonctions nécessaires de général.

3. Alexandre, pendant une marche en hiver, était assis devant un feu, et regardait défiler ses troupes,

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