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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

les livrer aux Romains, auxquels il dit que, pour retirer de pareils otages, la ville se soumettrait à toute condition. Non seulement Camille rejeta l’offre perfide de ce maître, mais encore il lui lia les mains derrière le dos, et le fit reconduire à coups de verges par ses élèves, vers leurs parents. Cette générosité lui valut la conquête qu’il ne voulait pas devoir à une trahison : car les Falisques, admirant sa justice, se rendirent à lui volontairement.

2. Le médecin de Pyrrhus, roi d’Épire, étant venu près de Fabricius, qui commandait l’armée romaine, lui promit d’empoisonner son maître, si on lui accordait une récompense proportionnée à ce service. Fabricius, qui répugnait à fonder ses succès sur un semblable forfait, découvrit au roi les intentions coupables de son médecin ; et cette loyauté engagea Pyrrhus à rechercher l’amitié des Romains.


V. De la fermeté de courage.

1. Les soldats de Cn. Pompée ayant menacé de piller les trésors que l’on devait porter dans son triomphe, Servilius et Glaucia l’engagèrent à les leur distribuer, pour prévenir cette révolte. Pompée déclara qu’il renoncerait au triomphe, et qu’il mourrait même plutôt que de céder à l’indiscipline. Puis, après avoir vivement réprimandé les soldats, il leur fit présenter ses faisceaux ornés de lauriers, comme pour les engager à commencer le pillage par ces objets. Ils sentirent l’odieux de leur conduite, et rentrèrent dans l’obéissance.

2. Une sédition s’étant élevée dans l’armée de C. César, au milieu du tumulte de la guerre civile, ce général licencia la légion coupable, au moment même de la