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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

3. Atilius Regulus, après avoir occupé les premières charges de la république, était si pauvre, qu’il n’avait pour vivre, avec sa femme et ses enfants, qu’une petite terre cultivée par un seul fermier. Ayant appris la mort de celui-ci, il écrivit au sénat pour demander un successeur dans le commandement, attendu que son bien, laissé à l’abandon par la mort de ce serviteur, réclamait sa présence.

4. Cn. Scipion, après ses succès en Espagne, mourut tellement pauvre, qu’il ne laissa pas même une somme suffisante pour marier ses filles. Le sénat, touché de leur indigence, les dota aux frais du trésor.

5. Les Athéniens firent de même à l’égard des filles d’Aristide, qui, après avoir rempli les charges les plus importantes, mourut dans une extrême pauvreté.

6. Telle était la tempérance d’Épaminondas, général thébain, que l’on ne trouva chez lui qu’un chaudron, et une seule broche de fer.

7. Annibal se levait avant le jour, et ne se reposait pas avant la nuit. Il ne soupait que sur le soir, et sa table n’avait pas plus de deux lits.

8. Le même, lorsqu’il servait sous le commandement d’Asdrubal, dormait le plus souvent sur la terre nue, sans autre couverture que son manteau.

9. On rapporte que Scipion Émilien ne prenait pour toute nourriture, pendant les marches, que du pain, qu’il mangeait en se promenant avec ses amis.

10. On en dit autant d’Alexandre le Grand.

11. Nous lisons que Masinissa, à l’âge de quatre-