Page:Frontin - Les Stratagèmes - Aqueducs de la ville de Rome, trad Bailly, 1848.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
269
LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

pris la fuite, et ceux que le sort désigna périrent sous le bâton.

35. Deux légions ayant abandonné le champ de bataille, le consul Fabius Rullus fit désigner par le sort, dans chacune, vingt soldats qui eurent la tête tranchée en présence de l’armée.

36. Aquillius fit périr de la même manière trois hommes par centurie, de troupes qui s’étaient laissé forcer dans leur poste par l’ennemi.

37. M. Antoine, dont le retranchement avait été brûlé par l’ennemi, décima les deux cohortes qui étaient alors chargées de la garde des ouvrages, fit mettre à mort un centurion de chacune, et congédia honteusement le chef de la légion, dont les soldats ne reçurent que de l’orge pour ration.

38. Une légion ayant, d’après l’ordre de son chef, mis à sac la ville de Rhegium, ses quatre mille soldats furent emprisonnés et envoyés au supplice. Le sénat défendit même, par un décret, de leur donner la sépulture, et de pleurer leur mort.

39. Le dictateur L. Papirius Cursor voulait que l’on battît de verges et que l’on fît mourir sous la hache Fabius Rullus, maître de la cavalerie, pour avoir, quoique avec succès, combattu malgré ses ordres. Sans rien accorder ni aux prières, ni aux instances des soldats, il le poursuivit à Rome, où il s’était réfugié ; et là le dictateur ne fit grâce du supplice à Fabius, que lorsque celui-ci vint avec son père se jeter à ses genoux, et que le sénat et le peuple, d’un commun accord, intercédèrent pour lui.

40. Manlius, qui dès lors fut surnommé Imperiosus, fit battre de verges et frapper de la hache son fils, qui