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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

Émilius Rufus, général de cavalerie, qui avait lâché pied devant l’ennemi, et dont les troupes étaient mal armées, lui fit déchirer les vêtements par un licteur, et le condamna à se tenir, dans cet état déshonorant, devant la tente prétorienne, jusqu’à ce que tout le monde se fût retiré.

29. Atilius Regulus, allant du Samnium vers Lucérie, s’aperçut que ses soldats prenaient la fuite à la vue de l’ennemi, qui était venu à sa rencontre. Aussitôt il rangea devant son camp une cohorte à laquelle il ordonna de tuer, comme déserteur, quiconque abandonnerait le champ de bataille.

30. En Sicile, le consul Cotta fit battre de verges Valerius, tribun militaire, de l’illustre famille Valeria.

31. Le même consul, ayant chargé P. Aurelius, son parent, de la conduite du siége de Lipara, pendant qu’il allait lui-même chercher de nouveaux auspices à Messine, le fit battre de verges, pour avoir laissé incendier ses retranchements, et prendre son camp, le mit au nombre des fantassins, et lui imposa le service de simple soldat.

32. Le censeur Fulvius Flaccus exclut du sénat son frère Fulvius, qui, sans l’ordre du consul, avait congédié une légion dans laquelle il était lui-même tribun.

33. M. Caton, ayant donné trois fois le signal du départ, s’éloignait avec sa flotte d’un rivage ennemi où il avait campé quelques jours, lorsqu’un soldat, qui était resté à terre, demanda, par des cris et des gestes, qu’on vînt le prendre. Caton, après avoir ramené à la côte tous ses vaisseaux, ordonna qu’il fût saisi, et mis à mort, aimant mieux le faire servir d’exemple, que de le laisser ignominieusement immoler par les ennemis.

34. Appius Claudius décima des soldats qui avaient