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LES STRATAGÈMES. LIV. IV.

16. M. Caton a écrit que l’on coupait la main droite aux soldats convaincus d’avoir volé leurs compagnons, et que, si on voulait les punir moins sévèrement, on leur tirait du sang devant la tente du général.

17. Cléarque, général lacédémonien, disait à ses soldats qu’ils devaient redouter leur général plus que l’ennemi : il voulait leur faire entendre que pour ceux qui se seraient retirés du combat par crainte d’une mort douteuse, il y aurait un supplice certain.

18. D’après l’avis d’Appius Claudius, le sénat, pour punir des prisonniers renvoyés par Pyrrhus, roi d’Épire, mit les cavaliers dans l’infanterie, les fantassins dans les troupes légères, et tous eurent ordre de camper hors des retranchements, jusqu’à ce qu’ils eussent rapporté chacun les dépouilles de deux ennemis.

19. Le consul Otacilius Crassus ordonna que ceux qu’Annibal avait fait passer sous le joug fussent, à leur retour, campés hors des fortifications, afin que, se trouvant ainsi exposés, ils s’accoutumassent au danger, et devinssent plus hardis devant l’ennemi.

20. Sous le consulat de P. Cornelius Nasica et de D. Junius, les soldats qui avaient déserté leurs étendards étaient, après condamnation, battus de verges, et vendus publiquement.

21. Lorsque Domitius Corbulon faisait la guerre en Arménie, deux corps de cavalerie et trois cohortes de son armée ayant tout d’abord lâché pied devant l’ennemi, près d’un château, il leur ordonna de camper hors du retranchement jusqu’à ce que, par des efforts constants et d’heureuses escarmouches, ils eussent fait oublier cette honteuse conduite.

22. Le consul Aurelius Cotta ayant, dans une pressante nécessité, donné l’ordre à des chevaliers d’aider à fortifier le camp, et une partie de ceux-ci s’y étant