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LES STRATAGÈMES. LIV. III

Romains emplirent de farine des tonneaux qu’ils abandonnèrent au courant du Vulturne, pour les faire parvenir aux habitants. Annibal ayant arrêté ces tonneaux au moyen d’une chaîne tendue sur le fleuve, les Romains répandirent des noix que les eaux apportèrent à la ville, et qui fournirent aux assiégés un soutien contre la famine.

3. Hirtius, sachant que ceux de Mutine, assiégés par Antoine, étaient dans une extrême disette de sel, en remplit des barils, qu’il fit entrer dans la ville par le fleuve Scultenna.

4. Le même général confia au courant d’une rivière des troupeaux que reçurent les assiégés, et qui remédièrent à la disette.


XV. Comment on paraît avoir en abondance les choses dont on manque.

1. Les Romains, assiégés dans le Capitole par les Gaulois, et déjà en proie à la famine, jetèrent du pain vers les postes ennemis. En faisant croire par là qu’ils avaient des vivres en abondance, ils purent traîner le siége en longueur jusqu’à l’arrivée de Camille.

2. On dit que les Athéniens en firent autant à l’égard des Lacédémoniens.

3. Ceux qu’Annibal tenait enfermés à Casilinum, et que l’on croyait réduits à une extrême disette, voyant que le Carthaginois, pour leur ôter jusqu’à l’herbe comme aliment, avait fait passer plusieurs fois la charrue sur le terrain qui séparait son camp de leurs murailles, jetèrent des semences sur ces terres labourées, et par là persuadèrent à l’ennemi qu’ils avaient de quoi se nourrir jusqu’à la récolte.

4. Les troupes qui avaient échappé au désastre de

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