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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

X. Piéges dans lesquels on attire les assiégés.

1. Caton, étant en présence des Lacétans, qu’il tenait assiégés dans leur place forte, mit en embuscade une grande partie de ses troupes, et ordonna à des Suessétans, ses auxiliaires, et fort mauvais soldats, de livrer l’attaque à la ville. Les Lacétans, dans une sortie, les mirent facilement en fuite ; et, comme ils s’acharnaient à les poursuivre, Caton s’empara de leur ville avec les cohortes qu’il avait cachées.

2. L. Scipion leva le siége qu’il avait mis devant une ville de Sardaigne, et donna à sa retraite l’apparence d’une fuite précipitée. La garnison s’étant mise imprudemment à sa poursuite, il se rendit maître de la place à l’aide de troupes qu’il avait embusquées dans le voisinage.

3. Annibal, après avoir commencé le siége d’Himère, donna l’ordre de la retraite, laissant à dessein son camp aux ennemis, comme s’il ne pouvait tenir contre eux. Les Himéréens virent si peu le piége, que, dans la joie du succès, ils abandonnèrent leur ville pour courir au camp carthaginois. Annibal, voyant alors la place sans défense, s’en empara avec des troupes qu’il avait cachées dans la prévision de cet événement.

4. Le même, pour attirer les Sagontins dans une embuscade, s’approcha de leurs murailles avec un petit nombre d’hommes, et feignit de prendre la fuite dès la première sortie des assiégés. Ceux-ci, se trouvant coupés par l’armée carthaginoise, alors postée entre eux et la ville, furent enveloppés, et taillés en pièces.

5. Himilcon, général carthaginois, faisant le siége d’Agrigente, mit en embuscade, non loin de la place, une partie de ses troupes, avec ordre, lorsque les assiégés se seraient éloignés dans la campagne, d’allumer